Esprit es-tu là ? - Juliet

Ekaterina feuilletait de vieux bouquins que lui avait laissé sa grand-mère quelques jours plus tôt. Elle n’avait pas encore pris le temps de les feuilleter. Elle profitait donc d’un moment de répit pour s’y mettre, sa fille étant tranquillement en train de dormir à ses côtés dans son lit. Ces bouquins étaient très poussiéreux, ils n’avaient pas dû être ouverts depuis des dizaines et des dizaines d’années. La grand-mère d’Ekaterina les avait retrouvés dans une malle à la cave, endroit qu’elle évitait le plus possible depuis toujours. En feuilletant les premières pages d’un des vieux bouquins, Ekaterina y trouver quelques formules et quelques potions. Ces livres devaient appartenir à une de ses ancêtres. Une page en particulier avait attiré l’attention de la jeune maman. Une page pouvant faire revenir les morts l’espace de quelques minutes, les faire revenir en tant qu’esprit certes, mais les faire revenir tout de même. Apparemment, il fallait fabriquer une sorte de potion, à déverser sur la tombe du défunt et il y avait quelques mots en latin à prononcer. Tout cela devait prendre énormément d'énergie et elle n’allait certainement pas pouvoir utiliser sa magie pendant quelques jours. Ekaterina avait pris soin de ranger les bouquins à l’abri des regards indiscrets avant de descendre à la cuisine préparer ce qui était nécessaire pour le sort.

Ekaterina avait pris tout ce qui était nécessaire et avait pris soin de ne pas réveiller sa fille en la mettant dans la voiture. Direction le cimetière. Elle avait très envie de voir son père, très envie de lui montrer sa fille, lui qui rêvait de devenir grand-père. Il n’avait jamais eu l’occasion de le devenir. Kate venait très souvent ici, pour se recueillir sur la tombe de son défunt père, même si elle n’y était pas venue depuis quelques semaines désormais. Avec le travail et la petite, ce n’était pas très simple. Maintenant qu’elle était là, elle était prête à tout pour parler à son père, même l’espace de quelques minutes. La petite était posée dans son cosy juste à côté de la tombe. Ekaterina pouvait déposer le contenu du flacon sur la tombe avant de sortir la page du vieux bouquin pour réciter les mots qui y étaient écrits. Elle avait à peine eu le temps de dire les premiers mots que du bruit, c’était fait entendre. Elle n’avait pas perdu une seconde, elle avait rangé le flacon et la page dans son sac. Sans oublier d’essuyer la tombe. Personne ne devait savoir ce qu’elle était réellement, sa fille pourrait être en danger.

Juliet aimait se rendre au cimetière une fois par semaine pour se recueillir sur la tombe de ses parents. Elle n'avait que douze ans lorsqu'ils étaient tous les deux décédés. Ils avaient été enterrés à Woodbury puisque leur seule famille restante y était installée. Et heureusement. Juliet aurait certainement eu beaucoup de mal à vivre sans pouvoir se recueillir régulièrement. Petite, cela l'avait aidé à faire son deuil avec le temps et puis aujourd'hui ça lui donnait l'impression de pouvoir se sentir encore proche de ses parents, les faisant toujours exister quelque part au fond de sa pensée. Alors qu'elle était tranquillement installée devant la sépulture, expliquant à ses parents tous les problèmes qui touchaient la ville et expliquant son désarrois face à cette situation, elle entendit un bruit étrange. Ou plutôt plusieurs. Depuis le lancement de cette malédiction, Juliet n'avait mis les pieds au cimetière que deux fois. Cet endroit était désormais effrayant et elle ne s'y sentait plus en sécurité. Voulant se rassurer, elle s'était donc dirigée vers l'origine de ces quelques bruits. Inquiète, trouillarde, en panique, elle fut soulagée de voir Ekaterina. Elle laissa échapper un long soupire de soulagement. Ce n'était donc pas un zombi sortie d'une des tombes, rassurant. « C'est toi ! » Lâcha-t-elle alors. Elle connaissait cette fille depuis qu'elle n'était qu'une gamine. Juliet était une bonne amie de son frère aîné et donc elle la connaissait bien. Son regard se posait sur la tombe visitée par Kate, c'était celle de son père. Puis sur le petit siège contenant le petit bébé endormi de la jeune femme. « C'était toi qui faisait tous ces bruits ? Ou j'ai rêvé ? » la questionna-t-elle. Après tout, peut-être devenait-elle folle, elle aussi.

Ekaterina n’avait pas pu aller jusqu’au bout de son sort. Elle avait tellement envie de voir son père. Elle avait parfois du mal à réaliser qu’il était bel et bien parti, qu’il ne faisait plus parti de ce monde. C’était très dur pour elle. Et elle avait très envie de faire connaître sa merveilleuse petite fille à son défunt père. Si elle n’avait pas pu continuer, c’était à cause des quelques bruits suspects qui se faisaient entendre dans le cimetière. Elle ne devait jamais se faire prendre. C’était hors de question, son secret devait rester secret. Au final, ce n’était que Juliet, elle n’avait rien de méchant. Enfin, elle ne connaissait pas son secret pour autant. Même elle ne devait pas le connaître. Eka ne pouvait pas connaître sa réaction. « Oh… Euh… Non, tu ne rêvais pas. J’ai pour habitude de venir ici pour parler avec mon père. J’ai besoin de venir lui raconter mes petits secrets, j’ai besoin de… de le tenir au courant de tout ce qui se passe. » Ekaterina marquait une courte pause, afin de masquer sa gêne, avant d’ajouter. « Tu dois me prendre pour une folle. » Ekaterina eut un sourire plus ou moins forcé. Le fait d’avoir été surprise par l’arrivée de Juliet lui avait fait oublier ses bonnes manières. Eka s’était relevée, avant de se diriger vers Juliet pour lui faire la bise. « Comment tu vas ? » Bon elle avait régulièrement des nouvelles l’une de l’autre, mais c’était plus une phrase de politesse qu’autre chose. Un coup d’œil vers la petite qui dormait toujours profondément. Elle n’avait pas pour habitude de dormir aussi longtemps sans s’agiter, mais Kate n’allait pas s’en plaindre.

Juliet fut surprise et soulagée de trouver Ekaterina au cimetière. Alors qu'elle se recueillait sur la tombe de ses parents, elle avait entendu du bruit inquiétant. Peut-être qu'en temps normal elle n'aurait pas été aussi trouillarde, mais les derniers événements et l'ambiance lugubre de la ville faisait que Juliet devenait encore plus parano et trouillarde qu'en temps normal. Pour se rassurer, malgré tout, Juliet lui avait demandé si elle était bien à l'origine de ces bruits. C'était le cas. Plus soulagée encore, elle reprit donc. « Je comprends parfaitement ce besoin. Tu sais, je fais la même chose chaque semaine depuis vingt ans. » Certains trouvaient que c'était trop, d'autres que c'était quelque chose d'étrange et certains, enfin, la prenaient même pour une folle. Pour elle, c'était juste une façon de les inclure dans sa vie et de se sentir mieux. Alors non, Juliet ne prenait pas du tout Ekaterina pour une folle. Elle pouvait la comprendre mieux que quiconque. Et pour insister sur ses paroles, elle avait fini par lui sourire. Juliet fut un peu surprise qu'Ekaterina lui dise bonjour maintenant. Après tout, elles avaient déjà échangé quelques mots. Mais c'est en souriant qu'elle lui avait répondu. « Ca va... autant que ça peut aller. Avec tout ce qui se passe en ce moment à Woodbury, c'est compliqué. » lâcha-t-elle. « et toi, comment tu vas ? Et ta petite fille ? » les deux semblaient aller bien, mais à son tour d'être polie.

À la réponse de Juliet, Ekaterina souriait. Elle n’était donc pas la seule à ressentir ce besoin de parler aux personnes qu’elle avait perdu. Sauf qu’Eka en avait désormais la possibilité, alors que jusqu’à preuve du contraire Juliet ne pouvait pas le faire. « La petite va parfaitement bien, elle dort comme un véritable petit ange comme tu peux le voir. Je vais bien aussi. Enfin, je ne sais pas trop. Mon père me manque énormément, surtout depuis la naissance de la petite. Il avait tellement envie de devenir grand-père. Il avait tellement envie de connaître mes enfants et moi aussi, j’avais envie de lui présenter la petite. Enfin, ça passera, je pense. » Si Ekaterina disait cela, c’était parce qu’elle était bien déterminée à le voir, à retenter son sort pour essayer de le faire revenir l’espace de quelques minutes. Ce n’était pas parce qu’elle avait été dérangeait une fois qu’elle allait l’être la prochaine fois. Elle devait peut-être venir la nuit, pour plus de sécurité. La petite commençait à se réveiller doucement, laissant échapper quelques cris. Eka n’allait pas la laisser pleurer dans son cosy sans rien faire. Elle était très proche de sa fille et voulait passer le maximum de temps à ses côtés, c’est pourquoi au premier gémissement, la jeune maman était allé la chercher pour la prendre dans ses bras, avant de retourner près de Julie. « Tu dis bonjour à Juliet ma belle. » Eka prit la main de sa fille pour la bouger de bas en haut, mimant un signe de la main pour dire bonjour à la jeune femme qui se trouvait devant elles. « C’est quand que tu vas nous faire une petite merveille comme cette petite fille ? » Ekaterina ne savait pas réellement quoi dire, elle était un peu comme dans un autre monde. Elle avait failli être prise en train de pratiquer la sorcellerie et elle avait eu peur. Et puis, ce n’était pas réellement un endroit parfait pour de grande discussion.

Juliet comprenait parfaitement les mots de la plus jeune. La perte d'un être cher restait douloureux, toujours. On pouvait apprendre à vivre avec, mais on ne pouvait pas oublier et passer à autre chose. Ces personnes finissaient toujours par nous manquer dans certains moments du quotidien ou dans certains événements importants dans nos vies. « Tu sais que si tu as besoin d'en parler... Je suis là. Je n'ai pas de solution miracle et je ne vais pas te raconter qu'avec le temps tout ira mieux parce que je ne crois pas que ce soit vrai, mais ce sera plus... supportable. » Les mots n'étaient peut-être pas bien choisis, mais ils sortaient du coeur. Peut-être, qu'après tout, la situation serait différente pour Ekaterina. Elle n'avait perdu son père que récemment, il était normal que la situation lui semble encore si douloureuse. Juliet, au bout de vingt ans, n'avait pas réussi à s'en remettre complétement, mais elle avait fait sa vie malgré tout.

Juliet avait tourné les yeux vers le bébé lorsqu'il avait commencé à se réveiller en émettant de petits bruits. Juliet ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant la petite désormais dans les bras de sa mère. Elle lui fit un petit geste de main, comme si elle pouvait le comprendre avant de remettre toute son attention sur la jeune mère et sa question. Sa question était gênante, elle faisait renaître, encore, tous les doutes, les questions et les craintes que pouvaient avoir Juliet. Serait-elle mère un jour ? C'était un souhait de toujours, mais aucun bébé n'était jamais arrivé, malgré les tentatives. Puis avec ce qui arrivait en ce moment à son mari, l'idée d'un bébé n'avait plus le temps de naître. Ce désir s'était automatiquement éteint. Elle voulait un enfant pour qu'il soit heureux, pour l'aimer et l'aider à avoir une belle vie, mais aujourd'hui, à Woodbury, ça lui semblait impossible. Comment pourrait-elle dans une ville en train de sombrer dans la folie ? Avec un mari qu'elle ne reconnaissait presque plus ? « Je... Ce n'est pas le moment idéal pour un bébé, on va dire. » avait-elle ajouté, hésitante. « Tu as vu un peu dans quelle folie la ville vient de sombrer ? C'est incroyable ! » affirma-t-elle pour changer de sujet, préférant oublier celui qui la gênait. « J'ignore ce qui se passe, mais ça me semble sérieux et... grave. » Sans poser de questions, elle attendait malgré tout son avis, ce qu'elle savait peut-être aussi ou simplement d'être rassurée.

« Je sais que je peux compter sur toi et je te remercie pour ça. » Ekaterina et Juliet se connaissaient depuis de nombreuses années maintenant. Elles s’étaient toujours très bien entendue. Eka n’ayant pas de sœur avec qui parlait quand elle était plus jeune et qu’avec son grand frère ce n’était pas toujours facile et puis elle ne pouvait pas aborder tous les sujets avec lui, elle se confiait parfois à Juliet. Mais elle avait aussi toujours un frein, ce petit quelque chose qui l’effrayait, ce petit quelque chose qu’elle devait toujours garder secret. La magie. Elle ne se confiait pas à sa famille à ce sujet, elle ne pouvait pas le faire, ou du moins, elle ne voulait pas le faire. Sa famille était butée, elle n’avait qu’une seule idée en tête, la magie était bonne et les damnés étaient mauvais. Pour eux ça s’arrêtait là. En tant que sorcière, Eka ne pouvait pas avoir de problème, tout devait lui sourire, toujours. Mais si la vie était aussi belle, aussi simple, tout le monde serait au courant. Ekat savait désormais qu’elle allait pouvoir parler à son père, pas tout le temps puisque le sort demandait énormément d’énergie. Mais elle allait tout de même pouvoir le faire assez régulièrement. Sauf si cela était beaucoup trop dur pour elle. Son père était le seul à la comprendre, le seul à la défendre. Il était humain quand il était encore de ce monde, il comprenait pleinement que sa fille veuille elle aussi être humaine, abandonner ses pouvoirs, mais c’était tellement impensable pour le reste de sa famille.

La petite venait de se réveiller. Ekaterina s’était jetée sur le cosy de sa petite fille pour la prendre dans ses bras. Avoir la petite dans les bras avait fait sortir une question : quand Juliet allait-elle devenir maman à son tour ? La question était surtout là pour cacher la gêne de la jeune sorcière, qui avait faillit être prise en train de pratiquer la sorcellerie. Un petit sourire en coin s’était affiché sur le visage d’Ekat. En effet, ce n’était pas vraiment le bon moment pour fonder une famille. Si Ekaterina ne regrettait pas l’arrivée de sa fille, elle craignait à chaque instant pour son existence. Le monde dans lequel la ville vivait était impensable, était très dangereux, pour n’importe qui. « Je vois ça. Et ça me fait peur. Je ne comprends pas vraiment ce qui arrive à la ville. Ni même à certains de ses habitants. Je ne sais pas combien de temps tout cela va durer, mais vivement que tout s’arrête. C’est effrayant. »

Un sourire sincère sur les lèvres, Juliet n'ajoutait rien. Elle espérait vraiment être toujours là pour ses amis et pour les gens qu'elle aimait parce qu'elle aimait, qu'en cas de problèmes, ses amis soient là pour elle aussi. Laissant ce sujet de côté, la petite fille d'Ekaterina venait de se réveiller et la mère s'était jetée sur cette dernière pour la serrer contre elle. Après l'avoir salué, un sourire attendri aux lèvres, les filles reprirent leur conversation. Ou c'était plutôt Eka qui la reprenait pour poser une question à Juliet. Question qui la mettait mal à l'aise dans les circonstances actuelles. Juliet et son mari avaient toujours voulu être parents, mais le destin en avait décidé autrement et aujourd'hui Juliet se disait presque heureusement. Un enfant dans ces conditions... Non, ce n'était pas enviable. Elle devait renoncer à ce rêve et cette envie et peut-être pour toujours si la situation ne s'améliorait pas. Alors comme pour esquiver la question, elle répondit rapidement avant d'entraîner le sujet sur les changements que connaissaient la ville. Ekat partageait son avis et ça la rassurait toujours de savoir qu'elle n'était pas seule à ressentir tout ça, elle se sentait moins folle. « Oui... Et toi avec un bébé, ça doit être pire encore ! Tu dois craindre pour lui à chaque instant, non ? Les gens deviennent fous, j'ai l'impression qu'on n'est plus en sécurité ici. » ajouta-t-elle, un frisson la parcourant à ses propres mots. « Tu as entendu toutes ces histoires de sorcellerie ? Les gens ne savent pas quoi inventer pour expliquer certains phénomènes ! » avait-elle dit pour essayer de détendre l'atmosphère en parlant de quelque chose de "drôle" à ses yeux, même si une part d'elle doutait toujours à ce sujet.

En effet, la jeune mère s’inquiétait pour sa fille plus que jamais, mais pas pour les raisons qu’imaginait Juliet. Si Eka était une sorcière, sa fille l’était également et la vie de chacune d’elle était en danger constant. Surtout avec les derniers événements. Ekat devait protéger son bébé à tout prix. Aucune compassion, aucun doute, aucun sentiment. « Tu ne crois pas si bien dire. J’ai peur pour elle à chaque instant. On se sait jamais, comme tu le dis les gens deviennent fous. Personne n’est en sécurité dans cette ville. » Alors pourquoi restait-elle là ? Pourquoi est-ce qu’elle ne fuyait pas la ville avec sa petite fille ? Pourquoi n’allait-elle pas se réfugier dans un autre pays, afin de protéger du mieux qu’elle pouvait son bébé ? Elle avait beau y penser, elle n’y arrivait pas. Ekaterina était bien trop attachée à cette ville qui était la sienne, celle de ses ancêtres. Elle avait tellement de souvenirs ici, sa famille, ses amis étaient également là. « Certaines personnes ont besoin de mettre des mots sur ce qui se passe. C’est naturel. Mais je suis d’accord, partir aussi loin est impensable. La magie n’existe pas, il y a certainement une explication plus rationnelle à tous ces événements. J’en suis persuadée. » Bien évidemment, toutes les paroles d’Ekat n’étaient que mensonges. Oui, la magie existait bien, elle en était la preuve vivante. Depuis enfant, la jeune sorcière usait de ses pouvoirs à tout-va. Et tout ce qui arrivait à cette ville, à ces habitants était bien l’œuvre des sorciers, mais des centaines d’années plus tôt. Ekaterina avait grandi avec ces histoires et savait que tout cela était vrai, surtout que tout cela s’était confirmé ce 20 octobre 2018. « Et toi ? Tu en penses quoi de tous ces événements ? D’après toi, il y a une explication ? » Ekaterina était curieuse de connaître la position de son amie. Elle avait besoin de savoir si elle soupçonnait des gens ou d’autres choses. C’était pour elle quelque chose d’important de savoir, pour mieux pouvoir se défendre peut-être et défendre ses proches.

Juliet comprenait, ou du moins, supposait savoir ce que son amie ressentait à propos de son bébé. Avec la situation actuelle, elle craignait pour lui à chaque instant. Les gens à Woodbury devenaient complètement fous, pire que ça même, la petite ville tranquille semblait devenir un lieu de vengeance et de mort. « J'espère que la situation se réglera vite, je crains que beaucoup ne quittent la ville avec tout ça ! » Woodbury était déjà très petite, si en plus les habitants partaient, la ville allait mourir. « Je dois t'avouer que moi qui suis rationnelle, il m'est arrivé de douter... » avoua-t-elle un peu honteuse à son amie. « Je ne pense pas grand chose... A vrai dire, je n'ai rien de concret, rien de certain... Je prends beaucoup de renseignements, mais ça ne me mène nul part... A croire que personne n'a d'explications. Puis, on entend tellement de choses incroyables, je ne sais plus quoi penser ! » Termina-t-elle dans un soupir. Tout le monde parlait, tout le monde se taisait, tout le monde était étrange et tout le monde essayait de vivre normalement. C'était à ne rien y comprendre. Et Juliet se perdait au milieu de tout ça, désespérée de voir son mari dans cet état sans rien pouvoir y faire. « et de ton côté, tu sais des choses ? » peut-être qu'Ekat en savait plus et qu'elle pourrait aider Juliet.

Il était vrai que Woodbury était plongée dans l’ombre. Rien n’était plus vivant ici. La souffrance et la peur régnaient désormais ici. « Je l’espère autant que toi. Je suis très attachée à la ville. Pourtant, je comprends ceux qui souhaitent la quitter. J’y ai songé tu sais. » A de nombreuses reprises même. Pour le bien de son bébé avant tout, mais elle ne pouvait pas s’y résoudre. Toute sa vie se trouvait ici. Sa famille, ses amis également. Elle devait protéger Agatha à tout prix, pour protéger la communauté magique, pour protéger la ville et ses habitants, mais également pour protéger cette pauvre âme innocente. Elle devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour sortir la ville du chaos. Il y avait certainement un moyen de le faire, surtout qu’elle était une sorcière. Si les sorciers avaient pu lancer une malédiction sur la ville et certains de ses habitants, une sorcière, ou un groupe de sorciers allait bien pouvoir la lever également. Pour Ekat, cela devait fonctionner dans les deux sens, il fallait juste trouver comment s’y prendre.

Juliet voulait des réponses, elle en avait besoin. Pour cela, elle questionnait bien du monde et Ekaterina en faisait parti. Elle n’avait pas l’air de soupçonner qui que ce soit de quoi que ce soit, elle voulait simplement des réponses. « C’est très compliqué de savoir ce qu’il se passe réellement ici. Mais ça a certainement une explication rationnelle. Je ne crois pas au fantastique, je suis certaine que tout cela n’existe pas. Attention, je ne juge pas ceux qui y croit, ça apporte une réponse aux personnes qui n’y croit plus. » Ekat en savait bien plus que ce qu’elle disait. Elle connaissait tout de la malédiction à quelques exceptions près. Sa famille l’avait fait grandir en connaissance de cette histoire. Ils lui racontaient tout ce qu’ils pouvaient connaître sur la malédiction, sauf bien évidemment comment y mettre fin. Le destin d’Ekaterina était d’honorer ses ancêtres en les vengeant et en tuant le maximum de damnés et en les faisant souffrir. Connaissaient-ils seulement la solution à la fin de tout ce malheur ? Personne n’allait pouvoir lui apporter cette réponse, ils s’y refuseraient.

« Sincèrement, je ne sais pas grand-chose. Je sais seulement que certaines personnes sont prises de crises de folies, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce qui peut mettre fin à toutes ces histoires, à tous ces problèmes, mais tu peux me croire, si je savais comment tout arrêter, je le ferais sans hésitation. Pour ma fille et pour toutes les personnes à qui je tiens. » Ekaterina marquait une très courte pause avant de reprendre la parole. Elle levait les yeux vers la jeune femme qui lui faisait face en prenant le courage nécessaire pour lui poser la question qui la tourmentait ces derniers temps. Si un jour ses proches apprenaient qu’elle était sorcière comment est-ce qu’ils allaient réagir. « Enfin, je me demandais, si une certaine forme de magie était derrière tout ça, comment tu réagirais ? Non, pas que j’y crois, tout cela est absolument impossible. Je me demande simplement si la réaction que je me suis imaginée est normale. » La jeune sorcière n’avait aucunement envie de griller sa couverture. Elle voulait simplement avoir une réponse à cette question. Et elle allait réagir comme une personne tout à fait normale, qui ne pouvait même pas soupçonner l’existence de la magie.

Quitter Woodbury. Cette ville, Juliet l'aimait vraiment. Bien sûr, elle n'était pas parfaite et aujourd'hui, elle n'était même plus accueillante. Mais cette ville l'avait vu grandir après la mort de ses parents et elle y tenait particulièrement. « Je comprends. Je pense que si mon mari n'était pas touché par tout ça, peut-être l'aurais-je quitté temporairement, mais là, je ne peux pas... » Puis, il y avait aussi ses grands-parents, sa famille, ses amis... Elle se refusait de quitter tous les gens qu'elle aimait par lâcheté et par peur uniquement. Tant qu'elle avait le choix, elle ne quitterait pas cette ville.

Connaître les véritables raisons et les véritables causes des maux de cette ville était compliqué. Beaucoup parlait, peu disait des choses prouvées. Les théories les plus folles circulaient, certains clamaient connaître la vérité, tandis que d'autres chuchotaient des vérités, en éloignant le plus possible les oreilles indiscrètes. Alors oui, imaginer que quelque chose que nous ne contrôlions pas en était à l'origine, ça pouvait être plus simple. Imaginer qu'il y avait des réponses, mais des réponses difficile à comprendre, c'était plus simple que l'ignorance totale. « Je crois, qu'au fond, quoi que je dise, je suis prête à croire n'importe quoi du moment que mari puisse être sauvé... Peu importe la façon... » Et ce n'était pas des paroles en l'air. Elle se découvrait plus dure, plus froide et plus mauvaise que jamais. Elle se sentait réellement prête à tout, même au pire pour sauver sa famille, les gens qu'elle aimait. Même à des choses horribles.

« J'ai l'impression que personne ne sait ou que personne ne veut dire quoi que ce soit. » dit-elle sans accuser son amie. Elle, elle la croyait. Pourquoi lui mentirait-elle ? Elles se connaissaient depuis tellement longtemps. Mais il semblait impossible pour Juliet que tous ignorent la vérité, que pas une personne n'ait un semblant de réponse. Malgré l'ambiance pesante et le lieu, à la question de son amie, Juliet ne pût s'empêcher de rire. La discussion devait lui monter au cerveau. « Ekaterina, tu poses des questions vraiment étranges, tu sais ? Je crois que toute cette histoire t'est monté au cerveau. » Elle reprit son sérieux et elle prit même une minute pour réfléchir. Son regard restait posé sur la petite fille d'Eka. Un petit être innocent qu'il fallait protéger comme les autres, plus que les autres. Un petit être précieux pour qui il fallait être prêt à tout. Alors à supposer qu'il existait vraiment une malédiction, une magie responsable alors... Alors la réponse était évidente pour Juliet.« Si j'apprenais qu'une quelconque magie existait et qu'elle était responsable du mal que connaît cette ville alors... alors je me battrais. Je ne serais certainement pas de taille, mais je me battrais, je ferais mon maximum pour éliminer cette magie, même si ça doit me conduire à faire des choses horribles, pour protéger les gens que j'aime. Pour protéger mon mari, ma famille, mes amis et tous ces petits innocents qui n'ont rien demandé à personne. » affirma-t-elle en attrapant doucement la main de la petite. « Si les sorciers ou je ne sais quoi existent vraiment, sont responsable de ça, cautionnent ça ou ne font rien pour arrêter ça, restent passifs face à ça alors ils ne sont pas humains, ils méritent simplement ce qu'ils donnent, la souffrance et la mort. Rien d'autre. Pas de compassion pour des monstres. » Conclut-elle durement, sans avoir pensé, un jour, être capable de dire tout ça.

Ekaterina haussait les épaules. Elle aimerait tant arrêter les souffrances de cette ville. Elle était sorcière et pourtant, elle se sentait impuissante face à tout cela. Sa magie la rattachait à cette terre. Elle ne pouvait pas la quitter, elle n’en avait pas le droit. Si on oubliait les sentiments, si on oubliait l’attachement personnelle qu’Ekaterina ressentait pour cette ville, elle n’avait pas le droit de l’abandonner. Pas aujourd’hui. Elle devait aider la ville à sortir de ce cauchemar. Fuir Woodbury n’était pas la solution. Agatha, Joy, ces deux bébés innocents étaient en danger. L’une était l’élément déclencheur de la malédiction, était une sorcière et une future damnée, l’autre était une sorcière, elle était la proie des chasseurs et Ekaterina refusait de laisser sa fille entre les mains de ces monstres.

Elle était prête à tout croire, rien de plus compréhensible. Mais si seulement elle savait la vérité. Si seulement elle savait que les sorciers existaient bien, qu’ils n’étaient pas simplement vivants dans les livres qu’elle pourrait illustrait ou encore dans les légendes. Si elle savait que tout ce qui arrivait à la ville et à son mari était causé par la communauté magique. « Je comprends. On a tous envie de sauver nos proches, peu importe le prix. » Ekaterina était une personne très douce, mais depuis le déclenchement de la malédiction, elle ne se reconnaissait plus. Elle avait appris à connaître une toute nouvelle facette d’elle-même. Elle était prête à tout pour protéger sa fille et sa filleule. Si un jour, elle se retrouvait dans une situation dangereuse, elle n’hésiterait pas une seule seconde à donner la mort à une personne. Humain, damné, chasseur ou même sorcier, dans ces cas-là, il n’y avait aucune distinction à faire. Elle savait très bien qu’elle-même était en danger, elle appartenait à la communauté magique. Les chasseurs les poursuivaient, les damnés étaient prêts à donner la mort aux sorciers pour sauver leur peau et les humains comme Juliet étaient prêt à tout pour sauver leurs proches, s’il fallait tuer les sorciers, ils le feraient. Et pour couronner le tout, les sorciers eux-mêmes étaient capable de s’entre-tuer pour sauver leur propre vie. Ekaterina savait très bien que Juliet allait un jour apprendre la vérité et à cet instant Eka ne serait plus qu’une sorcière à ses yeux, un être diabolique, un être à détruire tout simplement.

« Je pense que chacun préfère ignorer la vérité. Ils l’ignorent peut-être simplement tous. Comme nous, ils aimeraient comprendre. » Ekaterina avait déjà tout compris. Elle connaissait tout de l’histoire depuis sa plus tendre enfance. Tout avait toujours dû rester secret. Aujourd’hui plus que jamais elle devait continuer à garder ce secret. Ekaterina avait besoin de savoir quelques petites choses à propos de Juliet, mais elle ne devait en aucun cas éveiller les soupçons. La question de la jeune sorcière fit rire son amie. « Tu as sans doute raison. Cette histoire me monte à la tête. Je ne sais pas pourquoi je dis toutes ces choses. » Ekaterina riait à son tour. Un rire jouait, mais qui semblait sincère et Juliet n’avait pas l’air de s’en rendre compte, ou faisait-elle semblant ? Juliet avait très rapidement repris la parole. Et ses paroles faisaient froid dans le dos. Un frisson avait parcouru Ekat toute entière. Les mots de Juliet lui faisaient mal de l’intérieur. Elle sentait que malgré elle, elle allait perdre ses proches à cause de cette maudite malédiction. À cause de son ancêtre et de ceux qui l’accompagnait pour une stupide vengeance. Ekaterina savait depuis longtemps ce qui l’attendait, mais l’entendre faisait mal et réveillait d’avantage la crainte qui vivait en Eka. « Tu as raison. Je pense qu’il faut se battre pour sauver ceux que l’on aime. Personnellement, je n’hésiterais pas une seule seconde si quelqu’un s’en prenait à ma fille. Je le sais. » En prononçant ces mots Ekaterina se sentait vide. Une pensée lui traversait l’esprit. Celle de Juliet tentant de mettre fin aux jours de sa fille, de sa mère, du reste de sa famille. Celle qui avant lui paraissait si douce, qui était une épaule pour elle, venait de se changer en une vision d’horreur. Ekaterina préférait se changer les idées et Joy s’était mise à pleurer au bon moment. « Chut ma belle. Je suis là... » Ekaterina collait sa petite contre elle, en la berçant doucement et en commençant à chanter une berceuse pour tenter de l’apaiser : « Dors ma toute douce, dors mon petit ange, ferme tes jolis yeux, ferme tes jolis yeux... » Ces quelques paroles semblaient calmer la petite. « J’ai l’impression que sa sieste ne lui a pas suffi. »

Sauver ses proches. Si elle le pouvait vraiment, elle emmènerait son époux loin de tout ça, loin de cette ville maudite juste pour le sauver. Elle pourrait tout abandonner pour ça, mais elle savait que rien ne le sauverait. La fuite n'était pas une solution. Ce tatouage n'allait pas disparaître parce qu'il quittait la ville. Plus le temps passait, plus elle craignait de l'avoir perdu pour de bon. Elle craignait de ne jamais retrouver son mari, celui qu'elle aimait plus que tout et avec qui elle était si heureuse. A sa réflexion, elle se contenta de sourire tristement et de hocher la tête. Bien sûr, la situation était la même pour tous. Tout le monde voulait sauver sa famille et ses amis. Pourtant Juliet qui était si douce et si enfantine avant tout ça se retrouvait à vouloir faire tout et n'importe quoi pour le sauver. Elle était prête à faire des choses qu'elle n'avait jamais imaginé. Cette histoire avait tué l’innocence qu'il restait en elle. Elle devait faire face à la réalité du monde, à l'horreur du monde.

Face à ce monde, elle devait faire face aux mensonges et aux cachotteries. Elle ne pouvait pas croire qu'en ville, personne ne savait la moindre chose. Cette chose ne sortait pas de nul part. « Tu penses que chaque personne de cette ville ignore tout ? Non, ce serait fou. » Fou et impossible que plusieurs centaines d'habitants ignoraient tout. Certains semblaient savoir des choses, mais ils préféraient les taire, simplement.

La suite fut étrange. Eka parlait étrangement et posait des questions tout aussi étrange. Elles firent sourire Juliet, mais elle répondit sérieusement malgré tout. « On se pose tous beaucoup de questions. J'ai l'impression qu'on ne peut faire que ça, n'avoir que cette réaction. » dit-elle simplement. Beaucoup posait des questions, peu agissait. Même si dernièrement, des choses étranges, violentes semblaient se passer à Woodbury, mais Juliet essayait de s'en tenir éloigner. Les deux filles avaient ri, chose improbable. Mais les choses qui suivirent furent moins joyeuses puisque Juliet expliquait de quoi elle serait capable si les sorciers responsables existaient. Juliet avait baissé les yeux, peu fière de ce qu'elle racontait et elle savait que c'était la même chose pour Ekaterina. Heureusement la petite se mit à pleurer. Juliet échappa donc à une réponse à donner. Juliet assista à la scène sans rien dire. La mère chantait pour sa fille espérant la calmer et ça fonctionnait. Elle souriait, triste et heureuse de voir cette scène. Malgré tout, elle lui faisait mal. En la voyant, elle savait que désormais jamais elle ne pourrait la vivre. Jamais elle ne pourrait avoir son bébé, jamais ils ne pourraient vivre heureux tous les trois. « Je le pense aussi. Elle semble ne pas avoir assez dormi. » sourit-elle, préférant ce sujet léger au précédent. La pauvre, elle devait sentir tout ce qui se passait en ville, l'angoisse, la peur, et la douleur. Un bébé devait ressentir tout ce que sa maman ressentait. Peut-être ne connaîtrait-elle jamais la paix ? Cette pensée dégoûtée Juliet et elle préférait l'oublier. « Je la plains de devoir grandir dans une ville aussi troublée ! » soupire-t-elle avant de reprendre. « Je peux la porter ? » demanda-t-elle finalement en la regardant désormais calmée.

Ekaterina avait besoin de parler de cette malédiction. Avec Juliet et avec d’autres, car elle avait besoin de savoir ce que les gens pensaient, savoir ce que les gens étaient prêt à faire à cause d’elle. Elle devait savoir de qui elle devait se méfier pour protéger sa petite fille, pour ne pas perdre Agatha, Melinda, sa mère et tous les autres membres de sa famille. Tous ceux à qui elle tenait et qui à cause du destin n’était pas humains, mais sorciers. « Toutes les personnes n’ignorent peut-être pas tout. Il y en a certainement qui ont compris ce qu’il se passe ici, mais préfère peut-être se taire. Mais beaucoup ne comprennent pas. Ce n’est pas facile à comprendre, il faut dire. » Ekaterina savait ce qui se passait dans la ville, simplement, car depuis qu’elle était enfant, sa famille ne cessait de lui raconter ces histoires, ne cessait de lui apprendre tout ce qui s’était passé et tout ce qui allait se passer. Mais tout le monde n’était pas dans le même cas qu’Ekaterina. Tout le monde n’avait pas eu « la chance » d’être dans une famille qui connaissait l’histoire et qui prenait un malin plaisir à tout raconter tout le temps, pour être certain que chaque détail restait bien encré au plein profond de la mémoire, pour ne jamais oublier. « Oui, c’est tout à fait normal. C’est quelque chose de complètement inhabituel pour nous, tous ces événements étranges, ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours. » Évidemment que personne ne comprenait. Ce n’était pas tous les jours qu’une malédiction s’abattait sur la ville où vous viviez et qu’elle s’en prenait aux habitants de cette même ville. Il était normal que beaucoup de personnes se posaient des questions, même Eka s’en posait, alors qu’elle connaissait presque tout de l’histoire. Joy commençait à s’agiter, à pleurer un peu. Elle venait de terminer sa sieste, mais elle avait besoin de plus apparemment. Eka tentait de la calmer en chantant quelques phrases d’une chanson qu’elle aimait particulièrement, car c’était celle que lui chantait son père quand elle était enfant. Généralement la petite s’apaisait avec cette même chanson, mais pour le coup, ça ne fonctionnait pas. « Je vais la bercer un peu, elle va certainement se rendormir. » La pauvre petite était complètement épuisée, elle devait ressentir le stress autour d’elle ce qui devait l’empêcher de bien dormir et ça commençait à se faire ressentir. Juliet aimait beaucoup Joy, ça se voyait. Elle s’était toujours montrée très gentille avec elle, toujours très attentionnée et elle aimait passer du temps avec elle. C’était très appréciable de voir cela. Elle voulait la porter un peu, rien d’étonnant. Ekaterina affichait un large sourire en voyant cela. « Oui, bien sûr, tu peux la prendre. » Ekaterina déposa Joy dans les bras de Juliet, comme elle venait de le demander, avant de reprendre aussitôt. « Je la plains également, je m’inquiète beaucoup pour elle. Ce n’est vraiment pas facile. » D’autant plus qu’elle était sorcière, ce qu’ignorait Juliet bien évidemment. Avec ce statut, elle était d’autant plus en danger. Le mieux était de garder ce secret pour très longtemps, voir pour toujours si cela était possible. « Tu penses qu’on pourrait s’en prendre un petit être innocent ? À un petit être si fragile ? » Ekaterina connaissait déjà la réponse, elle était positive. Mais elle avait envie de connaître l’avis de Juliet, elle voulait savoir si elle, elle était capable de faire du mal à un bébé. Eka espérait tant que la réponse soit négative, mais elle craignait sa réponse. Surtout, si elle était sorcière. Est-ce que Joy allait toujours être en sécurité auprès de Juliet ? Ekaterina n’en était pas certaine.