(TERMINE) Vous êtes ? ⚝ Rosalyna

Juliet n'en pouvait plus. Cette situation durait déjà depuis trop longtemps. Presque deux semaines, seulement deux semaines, mais ce n'était déjà plus vivable. Le tatouage qui était apparu sur le bras de son époux ce 20 octobre causait beaucoup de dégâts. Pas seulement sur son époux, pas seulement dans leur couple, mais aussi dans la ville toute entière. Juliet ne savait pas comment réagir ou comment elle pouvait aider son époux. La jeune femme avait besoin de réponses à ses questions, elle avait besoin d'aide. Dans ce genre de situation inhabituelle, il était difficile de savoir à qui s'adresser. Alors, elle avait passé beaucoup de temps à chercher, à lire et à se renseigner partout où elle le pouvait. Elle avait réussi à apprendre certaines choses, mais bien trop peu pour comprendre l'ampleur du phénomène qui touchait actuellement Woodbury. Ne réussissant à trouver plus d'informations et ne sachant plus vers qui se tourner, elle avait réfléchi à qui pouvait avoir des réponses. Certaines personnes devaient forcément en avoir, mais tous n'étaient pas prêts à partager leurs secrets ou leurs connaissances. Pourtant, parmi toutes ces personnes, elle en connaissait au mois deux qui avaient des réponses et qui pouvaient, avec du temps et de la patience, lui répondre. Elle savait quand ils lui mentaient et cette fois-ci, ils le faisaient, elle en était certaine. En revanche, elle ne comprend pas pourquoi, ils lui mentent.

Curieuse d'avoir des réponses, Juliet avait donc pris sa voiture pour se rendre chez ses grands-parents. Son mari était absent pour une bonne partie de la journée, alors elle en profitait pour s'activer dans ses recherches et s'absenter elle-aussi. Elle, tout ce qu'elle voulait, c'était lui apporter des réponses et de l'aide. Elle aurait tellement voulu l'emmener loin de tout ça, loin de cette ville et loin de cette situation. Au fond d'elle, une part d'innocence espérait tellement que ce petit trajet de quinze minutes à peine lui permettrait tout ça. Arrivée devant la ferme dans laquelle elle avait grandi, elle se posait tout un tas de questions et ressentait de l'inquiétude grandir en elle. Depuis toujours elle ne prenait plus le temps de sonner et poussait la porte pour entrer, comme si elle était encore chez elle. « Vous êtes là ? » avait-elle appelé en apercevant personne. Continuant de s'avancer dans la maison, elle avait sursauté en voyant cette silhouette parfaitement inconnue apparaître devant elle. Elle reculait d'un pas, sans réfléchir, l'observant. C'était une femme, plutôt jeune, certainement plus jeune qu'elle, mais surtout complétement inconnue. « Qu'est-ce que vous faites ici ? Où sont mes grands-parents ? » S'inquiétait-elle soudainement. Elle savait bien que cette personne n'était pas venue voler ou du moins, elle le faisait très mal. Il semblait plutôt que l'inconnue était ici un peu comme chez elle. Ses grands-parents lui avaient parlé d'une fille, nouvellement arrivée, qu'ils hébergeaient, peut-être était-ce elle ?

Rosalyna tentait tant bien que mal de cacher cette marque. Rien n’y faisait, elle était toujours très visible. Ne voulant que personne ne la remarque, elle devait tout faire pour la masquer. En fouillant dans ses affaires, la dame qui l’accueillait avait trouvé un petit bandeau qu’elle avait lassé autour du poignet de la jeune femme. Ça pouvait passer pour un bijou et la marque n’était plus visible aux yeux de tous. Les pensées de Rosalyna n’avaient pas pour autant pas toutes disparues. Elle avait besoin de s’occuper l’esprit, comme depuis son arrivée ici. Elle rendait beaucoup service, c’était normal pour elle d’aider du mieux qu’elle pouvait les gens qui l’hébergeaient. Ces derniers avaient d’ailleurs dû s’absenter pour l’après-midi. Rosy ne savait pas grand-chose de leur absence, elle savait simplement qu’il devait passer voir une connaissance dans le voisinage. Ne sachant pas réellement le temps qu’elle avait, elle n’avait pas perdu une seule seconde pour commencer à préparer le dîner et monter à l’étage pour faire un peu de rangement.

Un quart d’heure à peine s’était écoulé depuis le départ des propriétaires de la ferme. Pourtant, une voiture s’était déjà fait entendre dans l’allée, ça ne pouvait pas être eux, c’était impossible. Prise de panique Rosalyna se jeta à la fenêtre pour observer la personne qui arrivait. Une jeune femme mince, brune. Elle ressemblait à la fille sur la photo du salon. Juliet ou quelque chose comme ça. On lui avait déjà parlé d’elle à quelques reprises. Sans même frapper, la jeune femme était entrée dans la propriété, Rosy n’avait donc pas le choix, elle devait descendre. En la voyant la jeune femme eue un mouvement de recul, dû à la surprise certainement. « J’habite ici désormais. Vos grands-parents sont partis chez des amis… il me semble. » S’efforçant de sourire Rosalyna s’avança vers la jeune femme pour la voir un peu mieux l’espace d’une seconde. C’était bien la fille de la photo. « Je m’appelle Rosalyna et je suppose que vous êtes Juliet ? Vos grands-parents m’ont parlé de vous.» Après avoir prononcé ces mots, Rosalyna s’était dirigeait vers la cuisine afin de ne pas laisser le dîner brûler.

Juliet faisait face à l'inconnue et attendait une réponse. Elle devait certainement être cette fille dont ses grands-parents lui avaient parlés, mais elle ne la connaissait pas. A sa confirmation, Juliet hocha la tête pour faire comprendre qu'elle avait compris qui elle était. L'inconnue avait repris la parole rapidement, se présentant par la même occasion. « Enchantée ! » Lâcha-t-elle, même si ce n'était pas vrai. « Je suis Juliet, oui. » Ses grands-parents avaient pensé à la présenter, elle et le reste de la fratrie certainement.

Sans un mot de plus, l'inconnue s'était dirigée vers la cuisine, Juliet lui avait alors emboité le pas. S'installant sur l'une des chaises, laissant l'inconnue vaquer à ses occupations, Juliet attrapa l'une des pommes qui trônait sur la table. Pendant quelques secondes, elle restait silencieuse observant Rosalyna, tout en croquant dans sa pomme. Elle n'avait aucune confiance en cette inconnue débarquée de nul part au moment où ces étranges tatouages étaient apparus. Elle lui faisait peur. Elle avait l'impression qu'elle avait un lien étrange avec toute cette histoire. Ses grands-parents ne lui avaient presque rien dit sur elle, son histoire ou sur pourquoi elle était là, ce qui n'aidait pas Juliet à lui accorder sa confiance. Non, vraiment, Juliet se devait d'être méfiante à propos de cette inconnue qui débarquait de nul part chez ses grands-parents. D'ailleurs, pourquoi chez ses grands-parents ? Pourquoi eux ? « Tu viens d'où ? » Lâcha-t-elle, la tutoyant naturellement et sans autorisation. « Mes grands-parents ne m'ont presque rien dit sur toi, juste que tu débarquais et que tu t'installais chez eux pour un temps... Tu les connaissais ? » C'était un interrogatoire, aucun doute là-dessus, mais Juliet n'en avait que faire. Elle voulait des réponses, elle allait en avoir. Elle n'en pouvait plus de toutes ces questions, ces mensonges et de tous ces doutes.

Un hochement de tête faisait guise de réponse. C’était bien la fille de la photo. Au moins, elle savait que ses grands-parents avaient parlé d’elle. Juliet pouvait savoir qu’elle n’était pas là pour voler quoique ce soit. Rosy était capable de raconter quelques histoires sur Juliet, sa petite sœur ou encore son petit frère.

Rosalyna s’était dirigée vers la cuisine, elle ne comptait pas laisser le repas brûler en se laissant distraire par la présence de cette femme ici. Le fait de sentir le regard de Juliet braqué sur elle ne faisait que la frustrer. Il n’y avait rien de plus perturbant que cela. Voilà qu’elle prenait enfin la parole, mettant fin à ce silence insoutenable. Elle prenait bien des aises en tutoyant Rosalyna alors qu’elle ne la connaissait que depuis quelques minutes tout au plus. « D’un petit village de l’ouest de la France. » Totalement faux. Mais Juliet ne lui inspirait pas confiance. Elle était certaine de devoir se méfier d’elle. Hors de question de lui dire la vérité. Après tout, c’était peut-être l’une de ces sorcières qui en voulait à tout prix à ceux qui avaient le même tatouage que Rosy. Même si toutes ces histoires semblaient totalement folles aux yeux de Rosalyna ce qui était en train de lui arriver était bien réel. Ces quelques hallucinations, de quelques secondes certes, mais elles avaient bien eu lieu. Ce changement soudain de comportement et ces quelques douleurs imaginaires, mais horriblement atroces qu’elle avait pu ressentir déjà à trois reprises, ce n’était pas rien. « Il n’y a pas grand-chose à raconter sur moi, voilà pourquoi ils n’avaient rien à te dire. » Rosalyna ne répondait pas à la seconde partie de sa question. Elle ne les avait jamais vu avant d’arriver ici, mais comment expliquer qu’après avoir entendu son histoire, histoire qu’elle voulait garder secrète, ils avaient décidé de l’héberger et de la protéger. « Tu vas attendre tes grands-parents ici ou tu comptes revenir plus tard ? » Rosalyna n’aimait pas sa compagnie. Ce n’était pas son genre de juger les gens de cette façon, sans réellement les connaître, mais elle dégageait de mauvaise onde. Et Rosy avait peur de laisser paraître la moindre chose qui pourrait nuire à son secret.

« La France ? » S'étonna sincèrement Juliet. Comment pouvait-elle débarquer de France ? Elle n'avait aucun accent français et avait un anglais parfait ! Autant la deuxième chose pouvait s'expliquer autant pour la première, Juliet avait de sérieux doutes, qu'elle fit partager à l'inconnue. « C'est étonnant... Tu n'as aucun accent ! » Si l'on veut mentir, il faut bien choisir ses mensonges, sans quoi, les autres ne peuvent y croire. Peut-être était-ce une leçon que Juliet devait donner à Rosalyna ?

Par la suite, Juliet avait informé l'inconnu du peu d'informations qu'elle avait sur elle. Non pas qu'il faille un résumé détaillé de sa vie, mais ne rien savoir d'une fille qui, désormais, vivait chez vos grands-parents, ce n'était pas rassurant. Après tout, il était logique que Juliet veuille protéger sa famille, surtout d'une inconnue qui débarquait de n'importe où. Elle pouvait être n'importe qui et pouvait vouloir n'importe quoi. La jeune femme s'inquiétait de voir ses grands-parents à la merci de n'importe qui. Trop absorbée par les réponses de la jeune femme, elle en oubliait ses propres questions et donc les réponses manquantes. « Je vais les attendre. » Du moins, elle allait attendre suffisamment longtemps pour lui poser des questions. C'était là l'occasion idéal qui ne se représenterait peut-être pas. Puis, sans mentir, elle voyait bien que cela semblait embêter Rosalyna et si ça la dérangeait, il devait forcément y avoir une raison. Sans compter qu'elle n'allait pas s'empêcher de rester chez ses grands-parents, dans la ferme où elle avait grandi parce qu'elle ennuyait une fille sortie de nul part qui vivait ici, chez elle, depuis quelques jours. « Et pourquoi tu es venue ici ? Surtout à Woodbury je veux dire. Ce n'est pas la ville la plus accueillante qui soit dernièrement. Et surtout, c'est le genre d'endroit où l'on vient uniquement si l'on connait ou pour quelque chose de précis, non ? » Juliet essayait de rester très attentive aux réactions de la jeune femme, tant lorsqu'elle entendait les questions que lorsqu'elle y répondait. Elle espérait voir le moindre mensonge et comprendre des choses grâce à ça. Cette arrivée soudaine, elle ne croyait pas en un hasard, pour elle, il se cachait forcément quelque chose derrière tout ça.

Oui la France. C’était très crédible pour Rosalyna qui parlait parfaitement français, pour y avoir passé de nombreuses vacances et pour avoir était passionnée par les langues étrangères autrefois. « Non, je n’ai pas d’accent. Mes grands-parents sont anglais et j’ai passé le plus clair de mon temps en Angleterre. Je suis totalement bilingue et j’ai appris à adopter l’accent anglais, comme n’importe quel natif. » Rosalyna n’avait pas pensé à cet accent. Mais elle avait su se débrouiller. Elle savait parfaitement mentir, quand c’était pour de petites choses, ce n’était pas un problème pour elle de cacher ce genre de mensonge. Après, est-ce qu’elle allait croire ce qu’elle venait de dire ? C’était moins sûr. Elle semblait si suspicieuse.

Voilà qu’elle demandait désormais ce qu’elle faisait à Woodbury. Elle ne voulait pas que Rosalyna lui décline son identité entière, qu’elle lui fasse un résumé détaillé de sa vie. « Je fais quelques recherches sur un héritage familial. Mes grands-parents cherchaient une fille disparue. D’après quelques cherches, elle se trouverait dans les alentours. Je suis donc là pour une raison précise, mais assez personnelle qui ne regarde personne d’autre que moi. » Ce n’était pas complètement faux. Elle était véritablement à Woodbury pour des histoires personnelles et entre autres pour retrouver deux membres de sa famille, c’est-à-dire son petit frère et sa mère. Elle ne faisait pas confiance en cette Juliet. Rosa n’était pas prête à lui avouer toute son histoire. Et puis, pourquoi toutes ces questions. Rosalyna était une fille tout ce qu’il y a de plus banale. D’accord, elle débarquait un peu de nul part, ce qui pouvait paraître un peu suspect. Mais si les grands-parents de Juliet lui avaient parlé de Rosy en bien, il n’y avait aucune raison de se méfier d’elle. « Vous êtes toujours aussi curieuse avec les gens ? Ou bien, ce n’est destiné qu’à ma personne ? » Une phrase un peu sèche, mais Rosalyna n’aimait pas le fait de se faire interroger par une inconnue, trop sûre d’elle et méprisante. Ce n’était pas le genre de personne que pouvait apprécier la jeune femme. Elle n’avait pas envie de la connaître et n’aurait certainement jamais cette envie. En tout cas, elles ne deviendraient certainement jamais amies.

« Je comprends mieux alors. » répondit-elle simplement aux explications de l'inconnue. Juliet n'était pas complètement convaincue, mais l'explication pouvait tenir la route, alors elle n'insistait pas plus. Pas pour cette fois en tout cas. De toutes façons, ce qui intéressait vraiment Juliet ce n'était pas l'accent de cette inconnue ou le nom de la ville d'où elle venait, mais pourquoi elle débarquait à Woodbury ? Pourquoi elle débarquait maintenant ? Pourquoi une fille qui n'avait rien à faire ici débarquerait dans cette ville alors qu'elle était en train de sombrer ? Les gens étaient en train de délirer avec l'apparition de tous ces tatouages. Certains parlaient même de malédiction, c'était en tout cas ce qu'avait entendu Juliet.

Juliet croquait un dernier morceau de pomme, tout en écoutant la réponse de Rosalyna. La réponse ne satisfaisait pas du tout Juliet. Elle ne croyait pas une seule seconde à cette réponse. Un héritage familial ? Elle trouvait la coïncidence avec l'état de la ville trop grande. « Une fille ? Tu as son nom, je vis ici depuis longtemps, je peux peut-être t'aider ! » Elle se fichait bien de ce qu'elle avait dit sur le fait que ça ne regardait personne d'autre qu'elle-même, Juliet espérait pouvoir la piéger grâce à cette question. Elle était persuadée qu'il n'y avait aucune fille donc elle allait devoir y réfléchir et mentir, chose qui allait certainement être facilement décelable. Alors Juliet y mettait toute sa concentration pour l'observer et y voir la moindre trace de mensonge.

Sa question fit sourire Juliet. Juliet était plutôt curieuse, mais comme ça, en règle général. Elle n'était pas si intrusive, si directe et si mal-aimable. Mais à situation particulière, comportement particulier. Se redressant sur sa chaise, elle se penchait en avant, posant ses coudes sur la table pour s'y appuyer. D'une voix neutre, peut-être un peu froide, elle répondit clairement : « Pas autant, non. Juste avec toi ! J'ai du mal avec les inconnus débarqués de nul part qui s'installe chez mes grands-parents sans aucune raison. » Franche et directe, elle n'allait pas se faire apprécier par Rosalyna, mais elle s'en moquait bien. Après tout, Juliet ne voulait qu'une chose, protéger ses grands-parents. Elle pouvait vouloir tout et n'importe quoi à ces derniers et jamais Juliet ne resterait là à ne rien faire. « Surtout quand cette inconnue arrive à un moment où la ville connaît quelques problèmes. »

L’histoire des origines anglaises, des années vécus ici et donc l’explication de cet accent absent semblait fonctionner. Juliet semblait du moins y croire. Désormais, elle voulait savoir ce qui l’avait amené ici. Cette fois-ci, les explications de Rosalyna ne semblaient pas l’avoir convaincu. Elle voulait connaître un nom, mais forcément, il n’y en avait pas puisque cette personne n’existait pas. Rosy allait devoir donner un peu plus pour que Juliet ne puisse la croire. « Elle est arrivée ici avant ma naissance. Mes grands-parents m’en ont parlé très récemment. Elle est peut-être partie depuis, mais c’est une nouvelle piste à explorer. On pense avec le reste de la famille qu’elle aurait changé de nom après avoir disparue. Si ça ne donne rien ici, je repartirai. Surtout, si une piste m’amène ailleurs. » L’explication semblait plutôt bonne et convaincante pour Rosa, mais l’était-elle assez pour Juliet ? Elle ne comptait de toute façon pas donner plus d’informations. Elle ne comptait pas mentir d’avantage. Juliet allait devoir se contenter de ces explications.

Toutes ces questions étaient insupportables. Rosalyna commençait déjà à en avoir marre de cette personne. Elle était loin d’être appréciable. Comment ce genre de personne pouvait exister ? Elle prenait Rosalyna pour une idiote, alors autant faire de même. « Tu as raison de te méfier de moi. Je suis une psychopathe qui adore tuer les petits vieux qui vivent dans des fermes. Tes grands-parents sont bien évidemment les prochains sur ma liste qui est déjà bien longue. Oh et j’allais oublier. Pour prévenir de mon arrivée, une brume recouvre la ville dans laquelle je me trouve. Donc tu as raison, je suis cause des malheurs de la ville. » Non, mais sérieusement. Rosalyna était incapable de ce genre de chose. Elle n’avait rien d’une psychopathe. On voyait très bien qu’elle n’était pas mauvaise. Elle arrivait en ville au mauvais moment d’accord, mais elle n’y était pour rien dans tout ça. Ce tatouage était apparu d’une seconde à l’autre, ce changement de comportement était apparu de la même manière. Cette ville avait apparemment connu de nombreux changements et de la même façon que tout le reste. Tous ces changements méritaient des explications, mais ce n’était pas la peine de s’en prendre à tout le monde. « Tu veux peut-être fouiller la maison, pour savoir si je ne cache rien. Où tu veux peut-être goûter la nourriture. On ne sait pas, je manie peut-être parfaitement l’art des poisons. » Après tout, elle avait peut-être réellement cette envie. Quoi qu’elle ne se serait pas gênait pour le faire, même sans autorisation, si elle y avait déjà songé d’elle-même. Comment pouvait-on se méfier autant d’une personne, pourquoi est-ce que l’on pouvait parler ainsi à une personne, sans même prendre le temps de la connaître. Deux minutes en présence de quelqu’un n’étaient pas suffisantes pour la connaître. Si elle connaissant tout de l’histoire de Rosy, peut-être, aurait-elle un discours différent. Mais Rosalyna ne pouvait rien lui dire. Et elle n’allait certainement jamais pouvoir lui en parler. « Maintenant si tu veux bien me laisser tranquille se serait… Adorable de ta part. Je ne sais pas si tu connais ce mot, mais ce serait cool. J’ai des choses à faire, je travaille ici, je ne suis pas en vacances. » Rosalyna se dirigeait vers le salon pour y prendre sa veste. Elle devait prendre l’air. Elle sentait cette étrange colère monter en elle. Elle ne devait pas montrer le moindre signe de faiblesse. Elle ne devait pas montrer un quelconque comportement étrange en présence de Juliet qui était déjà trop méfiante et agaçante. Sa veste sur le dos, Rosy venait de quitter la maison pour s’occuper des animaux. Le vent commençait à monter, les animaux devaient être rentrés et nourris. Ça faisait également parti de son travail dans cette ferme.

Juliet essayait de piéger l'inconnue avec ses questions, mais ça ne semblait pas fonctionner. Rosalyna semblait avoir tout préparé, elle avait réponses à toutes les questions. Et pour être franche, ça agaçait beaucoup Juliet. La jeune femme n'avait pas de temps à perdre avec toutes ces bêtises. Tout ce qu'elle voulait, c'était des réponses, des réponses claires et vraies. Elle n'en pouvait plus des secrets et des mensonges. Pourtant, elle essayait de prendre son mal en patience. En s'énervant ou en criant, elle ne gagnerait rien, bien au contraire. La réponse de l'inconnue ne l'avait pas du tout satisfaite. Même si Rosalyna, dans ses réponses, était claire et n'avait aucune hésitation, Juliet sentait que ce n'était pas vrai, elle savait que tout était faux. « Oh, si elle a changé de nom, ce n'est pas bien pratique. » Lâcha-t-elle, ironique. Elle reprit aussitôt : « Tu ne peux pas me donner son nom de naissance ? Ou un détail important ? Quelque chose quoi... Tu dois bien avoir des informations si tu la recherches, alors dis-moi, j'pourrais peut-être t'aider. » L'inconnue devait avoir encore une réponse toute préparée ou alors elle allait l'envoyer balader.

Puisque Rosalyna lui posait des questions sur son comportement, Juliet lui répondit clairement et sans se cacher. La réponse de la jeune fille fit sourire Juliet. « Au moins, tu es drôle ! » Une qualité pour elle. Bien sûr que Juliet ne croyait pas une seule seconde qu'il s'agissait d'une psychopathe tuant les personnages âgées avec comme signe d'arrivée, une brume s'abattant sur la ville. Juliet n'était pas complètement folle non plus. Mais que pouvait-elle répondre à toutes ces bêtises ? Rien.

« Si tu manies l'art des poisons, je préfère te laisser goûter ta nourriture toute seule. » Encore une fois, elle n'offrait pas de véritables réponses, à quoi bon ? Elle ne voulait, en aucun cas, contrairement aux apparences, se disputer. Tout ce qu'elle voulait, c'était des réponses et de l'aide. « Oh comme tu es drôle, vraiment ! » Affirma-t-elle lorsqu'elle avait parlé des mots que connaissaient ou non Juliet. La laisser tranquille ? Dans ses rêves, uniquement. « Tu sais quoi ? J'vais venir t'aider ! Je n'ai rien à faire pour l'instant, alors autant me rendre utile. » avait-elle affirmé en souriant, suivant la jeune inconnue à l'extérieur. « Alors, on commence par quoi ? » Sourire aux lèvres pour l'agacer, elle s'avançait vers elle, soufflant sur ses mains au passage pour les réchauffer. La température baissait encore, il faisait de plus en plus froid. Un froid insupportable et inexplicable. « Tu as des enfants ? Tu es mariée ? » Encore et toujours des questions, oui. Elle allait la piéger, c'était obligé. Ou ses grands-parents finiraient par lui dire ce qui se passe.

Juliet était bien curieuse. Cette curiosité était surtout là pour tenter de faire flancher Rosalyna. Juliet était déterminée à lui poser des tonnes et des tonnes de questions jusqu’à la piéger. Rosa n’avait pas eu le temps de mettre au point tous les détails de sa vie. Elle répondait sur le tas tout en faisant en sorte que ses réponses soient cohérentes. Le mieux était peut-être de stopper la conversation à ce stade, avant de commencer à s’embrouiller dans les réponses, et même avant de répondre des choses très peu cohérente. « Non, je ne peux pas te donner son nom de naissance, puisque ça ne servirait à rien. Elle a changé de nom pour ne pas qu’on la retrouve, elle n’allait pas crier sur tous les toits son véritable nom. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’apparemment elle me ressemble plutôt physiquement, ou du moins elle me ressemblait quand elle a quitté son chez-soi. Je ne pense pas que tu sois capable de m’aider à la retrouver. » Rosy espérait que ces paroles puissent mettre fin à la conversation. Une fois de plus Rosalyna était satisfaite de sa réponse, pour le moment, c’était encore cohérent.

Les doutes s’enchaînaient et Juliet montrait de plus en plus son vrai visage. Elle donnait en tout cas l’impression d’être une véritable peste détestable. Rosalyna commençait à s’agacer de la situation. Habituellement, Rosa n’aurait jamais réagi de cette manière, mais depuis le déclenchement de la malédiction tout était différent. Rosalyna avait tendance à s’emporter plus facilement, toutes ses émotions s’amplifiaient et il y avait tant d’autres problèmes depuis cet événement. C’est avec moquerie que Rosalyna répondait à Juliet. Elle ne se comportait comme cela qu’avec elle. Pourquoi ? Était-ce comme ça qu’elle accueillait toutes les personnes étrangères à sa petite ville ? Juliet avait jugé bon de répondre de façon ironique également, Rosy avait donc laissé s’échapper une mimique en guise de réponse. La jeune damnée n’avait rien de dangereux, elle ne comptait faire aucun mal au couple que l’accueillait, elle ne savait pas non plus manier les poisons.

Rosalyna avait besoin de prendre l’air, elle avait besoin d’être un peu seule. Elle se sentait changeait intérieurement et elle avait terriblement peur de ses réactions. Apparemment, la jeune femme n’avait pas envie de lâcher prise et avait envie de la suivre à l’extérieur. « Parfait. » Elle disait vouloir l’aider et voulait savoir par quoi commencer. Un sourire aux lèvres Rosa reprit la parole. « Tu peux commencer par nettoyer les enclos. Le temps que je rentre les animaux et que je les nourrisse. » Autant lui laisser les tâches ingrates. Rosa n’avait pas l’habitude, de par son rang, de faire ce genre de chose dans le passé. Et puis autant dire qu’elle avait bien envie de se moquer de la petite princesse qui se trouvait face à elle. « Non, je n’ai pas d’enfant, non je ne suis pas non plus mariée. Tu peux regarder mes mains, tu n’y trouveras aucune bague de fiançailles, aucune bague de mariage non plus. Et toi, tu es mariée ? Tu as des enfants ? » Les questions reprenaient. Ça n’allait donc jamais s’arrêter. Elle allait continuer l’interrogatoire jusqu’à n’en plus pouvoir, si un jour elle pouvait en avoir marre. Autant jouer également le jeu en lui posant aussi de nombreuses questions. Elle allait peut-être se lasser plus facilement ainsi.

Cette fois-ci Juliet en était sûre, elle ne doutait plus : Rosalyna lui mentait à propos de cette inconnue à retrouver. Comment pouvait-elle en être aussi certaine ? Trop de questions laissées sans réponse, volontairement. Trop de réponses vagues. Trop de elle ne pouvait rien dire. Aucun détail. Ce n'était pas logique. La seule chose qu'elle savait était sa ressemblance physique avec cette dernière. Mais bien sûr, il n'y avait, en ville, que peu de brune aux traits ressemblants. Mensonge. Encore. Elle-même ne pouvait pas chercher quelqu'un si elle ne savait rien d'elle à ce point. Alors bien sûr, elle aurait pu vouloir garder tout ça secret, mais Juliet n'y croyait pas. Au fond d'elle, elle savait, elle en était certaine. Cette Rosalyna était en train de mentir et la question était pourquoi ? Juliet se disait logiquement que vu la date d'arrivée de la jeune femme, il devait y avoir un lien avec ce qui se passait en ville ces derniers temps.

Puisque l'inconnue fuyait, Juliet prenait encore plus plaisir à l'ennuyer. Elle voulait la fuir ? Alors elle allait la coller davantage. C'était pour cela qu'elle l'avait suivi dehors. Juliet se faisait prendre à son propre jeu. Alors qu'elle avait demandé à la jeune femme ce qu'elle pouvait faire pour aider, elle lui donnait les tâches les plus fatigantes et les moins agréables, selon elle, en tout cas. « Tu sais, ce sont des choses que j'ai fait des centaines de fois, n'oublies pas que j'ai grandi ici. Alors si tu espérais me faire peur, c'est raté. » Enfin, avec ce froid, Juliet serait volontiers restée tranquillement, au chaud, à l'intérieur. Sans plus attendre, elle reprit ses interrogations. Oubliant totalement les travaux donnés, elle s'était assise dans un coin, repliant ses genoux contre elle pour se protéger du froid et restant suffisamment proche de la jeune femme pour l'entendre et lui répondre. « Je suis mariée, mais je n'ai pas d'enfants. » Répondit-elle avec un grand sourire. Elle, elle se fichait de répondre à toutes ces questions. « Tu sais, tu peux me poser toutes les questions que tu veux, je n'ai rien à cacher, moi. » affirma-t-elle, en insistant bien sur chacun de ces mots. « Tu as entendu parler de ces étranges tatouages ? » Et là, plus que jamais, elle observait la réaction de l'inconnue. Elle entrait dans les sujets plus sérieux et il était temps d'avoir de vraies réponses. Juliet n'avait pas envie de jouer à ce jeu pendant des heures et voir l'inconnue mentir encore et encore, elle n'en pouvait plus. Des vies étaient en jeu, une ville semblait mourir alors ce n'était pas le moment de s'amuser.

« Je n’oublie pas. Je sais très bien que tu as grandi ici et que tu es chez toi. Alors non, je n’espérais pas du tout de faire peur. » Elle voulait juste l’éloigner d’elle. Rosalyna n’en pouvait plus. Elle connaissait Juliet depuis quelques minutes à peine et cette fille l’a désespéré déjà au plus haut point. C’était insupportable. Mais elle était coriace et n’allait pas lâcher l’affaire aussi facilement. Elle devait être née pour gâcher la vie de Rosalyna. Plus que ce que la malédiction était déjà en train de faire. Les questions reprenaient. Pas étonnant, il ne fallait pas perdre une seule seconde pour récolter le plus d’indices et de réponses possibles. Rosy lui retournait les questions et elle était mariée et sans enfant. Pour le mariage, c’était incompréhensible, il y avait véritablement un pauvre homme sur cette terre capable de la supporter ? Il méritait une médaille, sans aucun doute. Ou était-il pareil ? Non, impossible, il n’y avait pas pire que Juliet. « Tu n’as rien à cacher toi. Mais moi non plus, je n’ai rien à cacher moi. Et je ne fais que te retourner les questions, histoire que nos connaissances l’une sur l’autre soit équitable, comme ça, pas de jalousie. » Après tout, c’était vrai, pourquoi Juliet serait la seule à prendre des informations au sujet de la jeune damnée ? Ce n’était pas équitable. La dernière question de Juliet était étrange. Pourquoi cette question ? Était-elle arrivée là par hasard ou Juliet savait très bien ce qu’elle faisait. Rosy ne devait rien laisser paraître, elle devait rester totalement neutre. Aucune information ne devait se lire sur son visage, sur ses expressions, ses gestes, ses expressions…. Un simple coup d’œil discret sur son poignet gauche pour vérifier que son tatouage était toujours bien caché. Rien n’était visible, tout était parfaitement caché. Elle devait n'avoir rien vu. Voulait-elle des informations ? Avait-elle des doutes ? « Vaguement. Je ne me suis pas beaucoup promenée depuis que je suis ici. J’ai cru comprendre que certaines personnes dans la ville en avait eu un du jour au lendemain et que depuis, ils leur arrivaient des choses étranges depuis. Je me trompe ? » Rosa prenait un certain air, qui montrait qu’elle n’était pas sûre d’elle, alors qu’elle l’était parfaitement, puisque tout cela était en train de lui arriver depuis quelques jours. « Pourquoi cette question ? Tu as des informations à ce sujet ? » Rosalyna entrait dans la grange avec les derniers animaux qui traînait encore dehors, après un long regard lancé à la jeune femme qui se trouvait à ses côtés.

« Alors, essaye de ne jamais oublier que je suis chez moi ! » dit-elle possessive, presque menaçante. Si elle osait faire quoique ce soit, Juliet n'hésitera pas à défendre ses grands-parents. Et pour une mystérieuse raison, Juliet voyait en cette jeune fille une menace dont il fallait absolument se protéger. Mais peut-être devenait-elle parano à cause de tout ce qui se passait en ville ? Ou alors, elle voyait juste, tout simplement. Elle allait mettre en garde ses grands-parents contre cette fille. Ils devaient s'en séparer, ils devaient la faire partir et vite.

Les deux jeunes filles discutèrent et Juliet continua à poser toutes ses questions, précisant en répondant à celles de Rosalyna, qu'elle, elle n'avait rien à cacher. Elle sous-entendait, bien sûr, que ce n'était pas le cas de Rosalyna qui pourtant affirma le contraire. « Tu as raison, c'est plus juste si tu en sais sur moi, comme j'en sais sur toi. » Dit-elle, un sourire forcé en coin. Juliet ne cachait rien et ne venait pas de débarquer de nul part, chez des inconnus, sans donner de véritables raisons. Alors que voulait-elle savoir sur elle ? Qu'elle était mariée ? Qu'elle n'avait pas d'enfant ? Qu'elle était illustratrice ? Qu'elle vivait dans le vieux quartier ? Voilà, la liste était faite, il n'y avait rien de plus d'intéressant à connaître et apprendre sur elle. Alors Juliet se mit à poser de vraies questions, fatiguée de ce petit duel idiot et ridicule. Elle lança donc les hostilités en parlant du tatouage puisque Juliet soupçonnait l'inconnue d'avoir un lien, une responsabilité avec tout ça. Et elle avait remarqué. Elle avait remarqué ce coup d'oeil vers ce poignet sur lequel elle n'avait rien aperçu mise à part un bandeau qu'elle avait vu avant qu'elle n'enfile son manteau. Le cachait-elle ? Juliet devait le découvrir. Pourtant Rosalyna ne semblait pas sûre d'elle et en même temps très - trop - intéressée par une histoire qui n'était pas censée la concerner. Juliet se sentit sur la bonne piste. Elle le sentait. « Non, je ne sais pas grand chose. Simplement que beaucoup arrivent avec ce tatouage, ils viennent d'ailleurs, mais tous ont un lien avec Woodbury j'ai l'impression. C'est amusant d'ailleurs, ce tatouage apparaît juste là ! » Dit-elle en désignant le poignet caché de l'inconnue. « Fais attention, certaines personnes pourraient croire que tu le caches ! » affirma-t-elle. Ou Juliet le leur racontera si c'est la seule solution pour qu'elle quitte cette ferme.

Comment l’oublier ? C’était impossible. Tout lui faisait rappeler qu’ici, elle n’était pas chez elle. Mais que cette maison avait appartenu à Juliet et que Juliet se sentait encore comme chez elle. Et même si l’espace d’un instant Rosalyna oubliait, Juliet n’allait pas manquer de lui rappeler. De toute façon, Rosa ne comptait pas s’éterniser ici. Elle pensait tous les jours à sa famille, elle pensait tous les jours à son mari, à ceux qu’elle aimait et elle n’avait qu’une seule envie, les retrouver. Pouvoir reprendre le cours de sa vie, retrouver une vie tout ce qui a de plus normal. Ici, ce ne serait jamais chez elle, s’était impossible.

La discussion entre les deux jeunes femmes se poursuivait. Juliet passait par toutes sortes de questions. Elle était très curieuse. Les questions mettaient mal à l’aise Rosalyna, qui essayait tant bien que mal de cacher cette gêne. La question la plus dérangeante pour la jeune damnée était celle qui portait sur le tatouage. Pourquoi est-ce qu’elle parlait de ça ? Pourquoi ce sujet ? Le tatouage de Rosy était-il visible ? Après un coup d’œil, non, il ne l’était pas. Mais pourquoi cette question ? C’était étrange. Les grands-parents de Juliet avaient-ils parlé ? Avaient-ils révélés son secret ? C’était impossible, ils semblaient tellement sincères. « Je n’ai rien à cacher. Mise à part une cicatrice, pas très jolie à voir. Et puis, les gens peuvent bien penser ce qu’ils veulent, je sais que je n’ai rien à cacher, c’est le plus important. » Rosalyna tentait de garder son calme, elle savait très bien que Juliet tentait de la pousser à bout. Mais Rosa savait se contrôler, quand elle n’était pas influençait par la malédiction. « Tu penses que je cache quelque chose toi ? » La réponse allait forcément être positive, mais Rosy devait la convaincre du contraire.

Juliet avait dû être flic à une autre époque pour poser autant de question, pour aimer autant les interrogatoires et pour être si suspicieuse. Elle refusait de lâcher le morceau et refusait de laisser l'inconnue en paix. Elle voulait des réponses, elle allait avoir des réponses. « Une cicatrice ? Au même endroit que le tatouage ? Quelle coïncidence folle, n'est-ce pas ? » s'amusa-t-elle en se forçant à sourire bêtement pour bien lui montrer qu'elle ne la croyait pas encore totalement. Elle doutait. Et sans preuve, elle douterait certainement toujours. Sauf qu'il était à peu près certain que, même en demandant, jamais la jeune femme n'accepterait de lui montrer sa soi-disant cicatrice. A la question de Rosalyna, la jeune femme ne pût s'empêcher de sourire davantage. Pourquoi poser cette question ? La réponse n'était-elle pas évidente ? Pour Juliet, il était plus qu'évident que l'inconnue cachait quelque chose. La situation était tellement compliquée et elle qui débarquait ici au même moment, comme par hasard. Alors, en entendant la voiture des grands-parents débarquer, Juliet s'approcha de la jeune femme puis lança. « Oui, je crois que tu caches quelque chose et je découvrirais quoi, alors méfies-toi, ne te crois pas en sécurité ici. » Elle avait été mise en garde, elle ne pouvait le nier. S'avançant vers chez ses grands-parents, elle se retourna une dernière fois vers la jeune inconnue pour la saluer à sa façon. « On se reverra de toutes façons, prépare bien tes futures mensonges. » claqua-t-elle clairement avant de lui tourner le dos pour de bon.