Quand la malédiction nous trahi ~ Toby

« Non, non, non et non. » Rosalyna se réveillait d’une crise de folie et venait de remarquer qu’elle s’était méchamment écorchée au niveau du bras. Elle ne savait pas comment elle avait pu se faire cela, mais la douleur était horrible et beaucoup de sang sortait de la plaie. La damnée cherchait partout la clé de l’armoire à pharmacie, mais impossible de mettre la main dessus. Elle s’était alors emparée d’un torchon qu’elle avait enroulé autour de son bras, pensant pouvoir attendre le retour du couple qui l’hébergeait. Mais la douleur était bien trop forte et la plaie ne semblait pas arrêter de saigner. Le torchon ne recouvrait pas complètement la plaie et Rosalyna n’avait pas de quoi désinfecter et protéger sous la main. Elle refusait d’appeler un médecin et préféré se débrouiller seule. Elle avait pris un châle qui se trouvait dans l’entrée avant de le poser sur ses épaules. Elle savait qu’il y avait une ferme à deux pas de chez elle, elle n’avait qu’à aller demander un peu d’aide en ayant l’air naturel, pour ne pas trop traîner seule chez les voisins. Après quelques minutes de marche Rosalyna était arrivée devant la ferme voisine, mais la douleur était de plus en plus intense. Prenant une grande inspiration, Rosa se mit à frapper à la porte. Elle avait attendu peu de temps avant que la porte ne s’ouvre sur un jeune homme. « Bonjour, excusait moi, j’habite la ferme voisine et j’ai eu un léger accident en travaillant. Le problème, c’est que je n’ai plus de bandes, ni même de désinfectant. Est-ce que vous pourriez me dépanner ? S’il vous plaît. » Rosalyna s’efforçait de sourire en tentant de cacher son bras et la douleur, même si ce n’était pas évident. Elle ne voulait pas que cet inconnu lui dise d’entrer, lui parle où regarde son bras, celui qui possède le tatouage.

Tranquillement installé dans le canapé, Toby regardait la télé. Il zappait, changeait de chaîne toutes les trois secondes. En d'autres termes, il s'ennuyait ou plutôt il n'arrivait pas à se concentrer. Dernièrement, il avait perdu son frère. Les choses étaient horribles, terribles. Il n'arrivait pas vraiment à pleurer, ni même à comprendre ce qu'il se passait. Étrangement, il vivait plutôt normalement, ressentant juste le vide et le manque de son frère. Il regardait la télé sans réussir à se concentrer, pensant simplement au vide ou plutôt à rien. Il avait l'impression que son esprit n'était plus dans son corps, comme si les deux choses étaient deux choses totalement différentes désormais. Il fut sorti de ses songes par la porte d'entrée. Quelqu'un venait d'y sonner. Il s'était levé et dirigé sans plus attendre vers cette dernière. Il ouvrit et découvrit quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Il écouta attentivement les mots de la demoiselle inconnue, baissant les yeux vers la blessure dont elle avait parlé. « Oh... Oui. Entrez ! » Dit-il sans plus de mots. Il avançait à l'intérieur, la laissant entrer et fermer la porte. « Vous n'avez qu'à attendre là, je vais voir si j'ai ce qu'il faut. » Dit-il en désignant le salon. Il monta les escaliers et se retrouva dans la salle de bain. Toby y prit ce qu'il fallait et il redescendit rapidement. « ça suffira ? » Dit-il en désignant une boite contenant du désinfectant, des bandages et des compresses. « Vous êtes certaine que vous ne devez pas aller à l'hôpital ? » Si la blessure était trop profonde, elle allait le devoir, c'était certain.

Fichu malédiction. Lors d’une crise de folie, Rosalyna s’était blessée. Le bras bien ouvert et couvert de sang, elle n’avait pas d’autres choix que de se rendre chez le voisin le plus proche pour un peu plus d’aide. Il était, en effet, impossible de mettre la main sur de quoi se soigner là où elle logeait. « Merci. » Rosalyna était entrée sans attendre. Elle avait besoin d’aide avant de se vider totalement de son sang. « D’accord, je vous attends. » Le jeune homme avait montré le salon à Rosa, qui s’y était dirigée sans plus attendre. Elle entendait le bruit des marches, l’homme se dirigeait alors vers l’étage, étrangement, Rosalyna n’était pas très rassurée. Elle était dans une maison inconnue et elle était vulnérable, car blessée, de plus son tatouage était sur le bras blessé et cet homme ne devait absolument jamais le voir. Rosalyna ne savait pas de quoi était capable cet homme. « Oui, ça fera l’affaire, je vous remercie. » Du désinfectant, des compresses et des bandes, vu l’ampleur de la blessure Rosalyna n’était pas certaine que tout cela allait être suffisant, mais ça allait certainement l’aider. Surtout que depuis quelques minutes, elle se demandait si elle n’allait pas devoir se recoudre elle-même. « J’en suis certaine, je n’ai pas besoin d’aller à l’hôpital. D’ailleurs, je vous remercie pour votre aide, je vais vous laisser maintenant. » Elle ne devait pas aller à l’hôpital, elle n’y serait pas en sécurité, c’était certain. La jeune damnée s’était relevée du canapé où elle avait pris place en attendant le jeune homme. Elle voulait quitter cette maison au plus vite pour protéger son secret. Pourtant, après avoir fait quelques pas, Rosa a été prise d’un malaise, peinant à se rattraper au mur. La douleur était forte et elle avait certainement perdu beaucoup de sang. Elle avait besoin de stopper l’hémorragie et vite, mais également de se reposer. Elle avait besoin de reprendre des forces.