Soraya - La famille est un système...

Je m’appelle Ginnie Amanda Rossenberg et je suis née dans une famille un peu particulière puisque mes parents étaient des chasseurs. Née a Woodbury, je ne m’y suis jamais sentie chez moi parce que dès mon plus jeune âge, je me suis sentie à part. Ma famille était un peu considérée comme une famille bizarre qui cachait bien des secrets. Les familles de sorciers pensaient – à raison – qu’on était des chasseurs et les familles de chasseurs ont toujours pensé que nous étions des sorciers. Quant aux humains, ils nous regardaient comme des paria, se demandant si nous étions des sorciers, des chasseurs ou juste des gens qu’il ne fallait pas fréquenter. Etrangement, mes parents n’ont jamais démentis ni les uns, ni les autres, ils n’en avaient que faire. Pour eux, rien n’importait plus que la famille et c’est ainsi qu’ils nous élevèrent mes deux grands frères, ma petite sœur et moi soudés comme les cinq doigts de la main. En réalité, ils se sont fabriqué une famille  sur laquelle ils pouvaient compter les yeux fermés. Et c’est comme ça que j’ai grandi, avec l’impression que ma famille était toujours là pour moi, que je pouvais compter sur elle sans hésiter.

Autant dire qu’à l’école, ce ne fut pas facile pour moi, les enfants se moquaient de moi, s’acharnaient sur moi et je préférais rester dans mon coin, avec mes frères et sœurs. Je n’ai jamais réellement eu d’amis à Woodbury et ce fut un soulagement pour moi de quitter la ville quand mes parents décidèrent de reprendre leur vie d’itinérants. A quinze donc, mes parents nous prirent sous le bras, nous retirèrent de l’école pour qu’on prenne la route afin de chasser les créatures en Angleterre mais aussi dans l’Europ entière. Avec l’ouverture des frontières, ce fut plus facile pour eux de voyager d’un pays à l’autre, allant à leur gré dans le pays qui les attirait et où il y avait des sorciers à chasser. A Woodbury, il y en avait un tas à chasser mais mes parents en avaient marre de rester là-bas. Ainsi, mon adolescence et le début de jeune adulte fut fait de voyages, de découvertes, d’entraînements à la chasse et de liens familiaux de plus en plus forts.

Sauf qu’à un moment donné, je me suis lassée de cette vie toujours sur les routes, à ne rester qu’avec ma famille. J’ai fini par me sentir à l’étroit, j’ai fini par étouffer et je voulais tout quitter pour m’installer quelque part, quelque part où je me sentirais chez moi. Ainsi, bizarrement, c’est à Woodbury que je décidai de fuir, peut-être que je pensais que jamais mes parents ne me retrouveraient là-bas. Un soir, alors que tous étaient partis chassés, j’avertis mes parents que j’irai chasser aussi. Sauf que c’était ce soir-là que je décidai de prendre mes affaires et de disparaître. Chose facile pour moi qui avais appris à disparaître comme si j’avais appris les mathématiques. Ce ne fut pas aussi facile de couper les ponts avec les seules personnes de ma vie mais je sentais que j’avais envie d’expérimenter autre chose et qu’avec eux, je n’y arriverai jamais. Je pris un nouveau nom, celui de Soraya McKenzie, et pris la direction de Woodbury, ville que j’avais quitté depuis tant d’années. J’espérais qu’en arrivant là-bas, j’arriverai à reprendre un nouveau départ avec ma ville de naissance.

Pour tout dire, ce furent les meilleures années de ma vie, j’ai réussi à entrer dans la police, à m’y faire une place, ne préférant ne rien dire sur qui j’étais vraiment. J’avais enfin une place de choix dans cette ville qui m’avait tant repoussée quand j’étais petite. C’est lors d’un enquête que je tombais sur le beau Matthew Fish, l’homme de ma vie, l’homme que j’ai fini par épouser même lorsqu’il m’annonça qu’il était un sorcier. C’était le monde à l’envers, une ancienne chasseuse qui se mariait avec un sorcier. Evidemment, je ne lui avoua jamais qui j’étais vraiment parce que je l’aimais trop et j’avais peur qu’il pense que j’étais avec lui pour le tuer. Ça n’était vraiment pas le cas, j’avais fait un trait sur mon passé de chasseur… Avec lui, je passais les meilleurs moments de ma vie, j’avais réussi à me faire des amis, à monter en grade jusqu’à devenir lieutenant de police… La seule ombre au tableau était la famille de mon mari qui pensait que je n’étais pas nette, ils se sont longtemps méfiés de moi, même si à la fin, ils finirent par m’accepter enfin. Nous pensions même à avoir un enfant quand tout bascula pour moi…

C’est la malédiction qui déclencha tout, celle-ci attira la famille de la jeune femme, elle ne le savait pas encore mais ceux-ci vinrent à la rescousse des chasseurs et des damnés sauf qu’ils ne s’attendaient pas à tomber sur leur fille, celle qui avait fui. Furieux, ils se tapirent dans l’ombre, l’observant pour découvrir ce qu’elle était devenue. Ils comprirent rapidement que sans leur intervention, elle ne voudrait pas quitter la petite vie qu’elle s’était créée. Alors, ils décidèrent de tuer son mari, de toute façon, c’était un sorcier, il ne méritait pas mieux. Sauf qu’une fois fait, ils laissèrent des traces pour que Soraya croie que les coupables étaient des sorciers. Après cela, ils reprirent contact avec leur fille, leur expliquant qu’ils étaient là pour aider les chasseurs, ils firent croire qu’ils ne savaient rien de sa vie et qu’ils étaient surpris de tomber sur elle. Soraya, elle, s’imagine bien que la malédiction les a amené ici et elle ne se doute pas une seule seconde qu’ils puissent être à l’origine de son malheur. Aujourd’hui, elle est déterminée à trouver le coupable et sa famille va la mettre sur de fausses pistes pour qu’elle reprenne la route avec eux quand toute cette histoire de malédiction sera passée.