Interview

C'était étrange, comme par son arrivée, Edward avait provoqué quelque chose. Même d'infime. Peut-être parce que Richard, son oncle, était même juste un peu connu, et avait sûrement dû parler de son neveu quelques fois. Dire les compétences de celui-ci, dire ce qu'il était capable de faire. Dire ce à quoi il s'intéressait. Mais cela ne faisait même pas un mois qu'Edward était arrivé à Woodbury, qu'il était déjà abordé par quelques personnes.
Il fallait dire aussi que le professeur venait chercher le contact de lui-même, pour aider sa famille. Et comme l'idée même de parler à quelqu'un ne le dérangeait pas, il le faisait sans même réfléchir. Parce qu'il avait besoin de savoir, et que le brun avait logiquement compris que les livres ne lui offriraient, cette fois, aucun réconfort total.

C'est pour cette raison, qu'Edward avait accepté de rencontrer Nathanael Keller. Il ne savait pas grand chose de lui, sinon que c'était un journaliste. Des journalistes, il en avait déjà croisé. Notamment pour ses travaux d'études. Mais ça n'avait jamais été pour des articles de grande envergure. Au final, Edward était toujours resté discret dans le monde de l'histoire. Et ce, malgré toutes ses recherches, et tout ce qu'il pratiquait.
Mais rencontrer un journaliste ne le dérangeait pas trop. Après tout, Edward ne voyait pas ce qu'il aurait à cacher de très gênant. C'était l'avantage d'avoir eut une vie relativement classique : on avait rien à mentir, aucun secret particulier. On pouvait tout dire.

Donc, Edward, habillé proprement, d'une chemise et d'une veste en coton - parce que le froid se faisait de plus en plus rude -, soigneusement coiffé, et l'air élégant mais simple, arriva au café. Il avait pris sur lui de quoi noter, au cas où cela pouvait lui servir. Il ne savait pas s'il aurait réellement besoin d'écrire des choses, puisqu'il se doutait que ça n'allait pas tant être lui qui allait interroger. Mais pourquoi pas après tout ?
Le brun reconnu immédiatement la personne qu'il allait aborder : c'était simple celui-ci s'était levé, donc était repérable de loin.

Edward s'était dirigé vers lui, et avait hoché la tête quand celui-ci l'avait appelé "professeur Leicester".

- Bonjour, enchanté de vous rencontrer.

Il avait souri poliment, puis il s'était assis pour ne pas avoir à rester debout et avoir l'air peut-être légèrement ridicule. Après tout, quand on allait dans un café, on y restait rarement debout, sauf si on était serveur.

- Un café noir sera suffisant pour moi, merci.

Un simple café, sans fioritures, comme à son habitude. Edward observait de haut en bas le protagoniste avec qui il allait converser. À l'observer comme ça, ils devaient avoir à peu près le même âge. Et c'était à peu près tout. Que pouvait-il dire ? Détailler sur ses petits yeux ou ses cheveux n'aurait aucun intérêt.
Non, il valait mieux, pour le coup, rentrer dans le vif du sujet, cela serait plus facile pour mieux connaître la personne.

- Je dois vous avouer que je suis curieux de savoir ce que me veut un journaliste. Après tout, je viens juste d'arriver à Woodbury alors....

Alors il n'était pas la personne qu'on imaginait être interviewé. Sauf peut-être pour donner son avis sur la ville. Mais même quand celle-ci devenait étrange, que le brouillard envahissait les lieux, son avis ne changeait pas. Edward était décidément bien trop amoureux du lieu pour s'en défaire si facilement.